Alsace : les moustiques se régalent et prolifèrent grâce à une météo chaude et humide

 

En cette fin de mois de juillet, quel Alsacien n'a pas encore compté les piqûres infligées par des moustiques qui, en ce moment, volent en escadron ? En cause, une météo très humide et des cours d'eau en crue, un régal pour cet insecte et de fortes nuisances pour les habitants de la région.

 

 

Les Alsaciens comptent les piqûres de moustiques, qui prolifèrent particulièrement cette année dans la région
Les Alsaciens comptent les piqûres de moustiques, qui prolifèrent particulièrement cette année dans la région© Jean-Pierre Balfin / MaxPPP

 

 

Une petite balade au bord de l'eau et paf, attaque en règle. Cette année, les moustiques sont là et le font savoir, impossible de s'approcher du Rhin, de l'Ill ou de se promener dans le ried alsacien sans repartir avec des dizaines de piqûres. "C'est difficile de mesurer leur nombre par rapport à d'habitude mais nous avons quelques pièges pour les dénombrer et c'est fois dix par rapport à un été sec", confirme Christelle Bender, responsable scientifique et technique du syndicat de lutte contre les moustiques du Bas-Rhin.

La faute d'une météo capricieuse et humide. Rivières et cours d'eau sont très hauts voire en crue. Il a beaucoup plu notamment en juillet. Dans le Bas-Rhin, les précipitations sont déjà plus importantes cette année avec 579 millimètres de pluie contre 507 en 2020 alors que l'année n'est pas terminée. "C'est compliqué notamment tout le long de la bande rhénane. Les moustiques pondent entre autres sur les chemins et lorsque le Rhin ou d'autres cours d'eau sortent de leur lit, les oeufs éclosent. Nous sommes au dessus du seuil d'alerte pour le niveau d'eau déjà depuis le mois de mai", explique encore Christelle Bender.

 

A gauche, la digue des hautes eaux à Lauterboug, à droite la réserve naturelle du delta de la Sauer à Munchhausen. Deux photos prises en juillet 2021 et dans les deux cas, le niveau de l'eau est beaucoup plus haut qu'à l'accoutumée
A gauche, la digue des hautes eaux à Lauterboug, à droite la réserve naturelle du delta de la Sauer à Munchhausen. Deux photos prises en juillet 2021 et dans les deux cas, le niveau de l'eau est beaucoup plus haut qu'à l'accoutumée© Christelle Bender

 

 

Les larves peuvent survivre 15 ans

Alors, une seule solution : il faut traiter. A pied ou en hélicoptère quand les zones touchées sont trop vastes ou inaccessibles. Le syndicat est déjà intervenu sept fois dans les communes membres. Demain, c'est le secteur de Stattmatten qui sera traité avec du BTI, un larvicide biologique, le seul autorisé en France, et qui cible uniquement les larves de moustiques. "Nous sommes non loin de la Moder, avec les pluies elle a débordé, indique le maire du village, Jean-Jacques Merkel. Si elle est retournée dans son lit, il reste des lentilles d'eau stagnante, un régal pour les larves, il faut savoir que celles-ci peuvent survivre 15 ans". 

 

Ce type de coupelle est à proscrire dans les jardins ou sur les rebords de fenêtre comme tous les récipients pouvant accueillir de l'eau stagnante, domicile favori des moustiques et notamment des moustiques tigres
Ce type de coupelle est à proscrire dans les jardins ou sur les rebords de fenêtre comme tous les récipients pouvant accueillir de l'eau stagnante, domicile favori des moustiques et notamment des moustiques tigres© Christelle Bender

 

Sélestat, particulièrement touchée par cette prolifération du fait de sa proximité avec le Ried, a déjà traité contre les moustiques, à pied, et par hélicoptère. "Ah, le fameux sujet qui pique, nous répond Denis Barthel, conseiller municipal délégué. Chaque année, nous investissons 15.000 euros dans la lutte contre les moustiques mais cette année, c'est difficile de lutter, l'humidité est tellement importante, parfois il faut juste se dire que la nature est plus forte que nous."

Des bornes anti-moustiques à la Wantzenau

La commune de la Wantzenau a installé au mois de juin trois bornes anti-moustiques créées par la start-up française Techno BAM. "Ces bornes, simulent la respiration de l’homme, grâce à du dioxyde de carbone recyclé et un leurre olfactif. Le dispositif attire la femelle moustique (le mâle ne pique pas) qui, une fois à proximité, est aspirée dans une nasse dont elle ne peut sortir", indiquent ses concepteurs. 6000 femelles ont été capturées en 1 mois sur les 3 bornes.

 

6000 femelles capturées en 1 mois sur les 3 bornes installées à La Wantzenau.
6000 femelles capturées en 1 mois sur les 3 bornes installées à La Wantzenau. © Marie Coulon - France Télévisions

 

Pour limiter la présence des moustiques à proximité des habitations, une seule solution simple à appliquer, est recommandée : éliminer tous les récipients dans lesquels il pourrait y avoir de l'eau stagnante. D'autant que 80% des moustiques tigres établissent domicile dans des jardins privés justement.

Anne-Laure Marie

 

Syndicat de Lutte contre les Moustiques du Bas-Rhin

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tél : 07 57 01 62 56


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